2024
Super tendances
Macronova
Super tendances 2024
MACRONOVA
Chères et chers client(e)s, collègues et ami(e)s,
Tout dans notre univers entrera Ă©ventuellement en collision. En 2017, des astronomes danois dĂ©tectaient un Ă©vĂ©nement extraordinaire dans une galaxie Ă©loignĂ©e. Deux Ă©toiles Ă neutrons, chacun ayant un poids supĂ©rieur Ă celui du soleil, mais comprimĂ© Ă la taille d’une ville, avaient mutuellement tournĂ© autour de l’autre pendant des milliards d’annĂ©es sans aucun problème. Soudainement, les Ă©toiles – se dĂ©plaçant Ă 100 millions de mètres par seconde – ont Ă©tĂ© entraĂ®nĂ©es dans une spirale fatale et sont entrĂ©es en collision l’une avec l’autre dans une explosion spectaculaire.
Cet événement de « macronova » a créé un trou noir et un nouveau mystère. La collision, comme on l’aurait anticipé, a projeté des éléments et les a disséminés énergiquement à travers l’espace. L’explosion a défié toutes les attentes, créant une boule de feu parfaitement ronde de vives couleurs bleues et rouges. Malgré des éléments physiques aussi complexes, comment a-t-on pu observer une forme aussi parfaitement symétrique? Un tel événement continue de déconcerter les astronomes les plus brillants et il est devenu l’événement cosmique le plus largement étudié dans l’histoire.
Pendant ce temps sur la planète Terre, les investisseurs ont fait face à des problèmes épineux de nature similaire. Le chaos, la crise et les chocs financiers ont défini l’année à fort impact qu’a été 2023. Pensez à tout ce qui a été lancé à la tête des investisseurs — craintes de récession, frictions géopolitiques, implosions bancaires à Silicon Valley et, bien sûr, taux d’intérêt en ascension fulgurante. On ne peut s’étonner que tous ces facteurs aient drainé la confiance des investisseurs et qu’une ruée dans les fonds liquides ait été la tendance principale en matière de placements en 2023. Une plus grande confusion se traduit par des pondérations plus élevées en fonds liquides. Au moment d’écrire ce texte, les investisseurs du monde entier sont sur le point d’atteindre un chiffre record de 1,5 quintillion de dollars d’investissements versés dans des fonds communs de placement du marché monétaire d’ici la fin de l’année. L’aversion au risque est maintenant à des niveaux comparables à ceux des pires moments de la crise mondiale de 2008.
Un nouveau régime de placements se déploie
Dans ces conditions chaotiques, les gestionnaires de portefeuille sont invités à retourner dans tous les sens leur théorie actuelle comme un diamant Montaigne et à élaborer une nouvelle stratégie cohérente. Les marchés sont simples, n’est-ce pas?
Et pourtant, les investisseurs ne devraient pas perdre de vue que la récente volatilité prolonge une situation qui a commencé en 2020. Essentiellement, la pandémie a été notre macronova, c’est-à -dire un moment de restauration économique et de puissantes percées en matière de politique. En particulier, les encouragements fiscaux sont arrivés de manière tout aussi rapide que brusque. Et la largesse qui les a caractérisés subsiste encore aujourd’hui. Une robuste économie réduit habituellement les dépenses publiques. Pas cette fois. Étonnamment, on prévoit que le déficit fédéral américain doublera de 2022 à 2023, un bond qui n’a été surpassé que par les crises majeures.
D’autres singularités subsistent également. Pensez à la forme du cycle économique. Rien de ce qui s’est déployé au cours des quelques dernières années n’a pris la forme d’un cycle commercial traditionnel bien défini. Les fermetures et les réouvertures économiques ont été entièrement coordonnées par les gouvernements plutôt que par les forces du marché. Et comme les nations ont repris leur activité à différents moments et à une vitesse différente, l’économie mondiale reste fortement désynchronisée. Des trois « locomotives » mondiales, seuls les États-Unis ont tiré leur poids; l’Europe et la Chine ont stagné. Déterminer « où nous en sommes » sur la carte cyclique a présenté un défi.
Nous sommes ici en territoire inconnu. Depuis l’accĂ©lĂ©ration de la mondialisation au dĂ©but des annĂ©es 2000, le commerce mondial et les cycles Ă©conomiques sont devenus beaucoup plus corrĂ©lĂ©s, et non pas l’inverse. Sur plusieurs points, les conditions Ă©conomiques sont maintenant similaires Ă celles qui ont existĂ© après la Seconde Guerre mondiale : distorsions persistantes accompagnĂ©es de profondes pĂ©nuries de main-d’œuvre, dĂ©penses publiques chroniques et monde fragmentĂ©.Â
Les crises Ă©conomiques sont Ă©galement des creusets de nouvelles idĂ©es. La Grande DĂ©pression a menĂ© aux politiques macroĂ©conomiques keynĂ©siennes. La Seconde Guerre mondiale a cimentĂ© l’appui Ă une participation beaucoup plus importante du secteur public dans la prise de dĂ©cisions Ă©conomiques. La dĂ©cennie inflationniste des annĂ©es 1970 et les chocs pĂ©troliers ont propulsĂ© au pouvoir les idĂ©es de marchĂ© libre. La pandĂ©mie a maintenant remis de nouveau l’intervention du gouvernement au volant – l’état militant a fait un retour en force.Â
Ce changement ne devrait pas ĂŞtre sous-estimĂ©. En effet, admirons la merveilleuse symĂ©trie de tout ceci. L’ère nĂ©olibĂ©rale des 40 dernières annĂ©es nous a donnĂ© la dĂ©rĂ©glementation, le libre-Ă©change, des chaĂ®nes d’approvisionnement internationales, de plus petits gouvernements, des banques centrales indĂ©pendantes et la mort des syndicats. Les annĂ©es 2020 sont en voie de faire complètement marche arrière.Â
Pendant ce temps, un retrait régulier des piliers architecturaux de la mondialisation s’opère, alors que les pays continuent de glisser hors de l’orbite de Washington. En 1975, le G7 comptait pour plus de la moitié du PIB mondial. Ce chiffre se trouve désormais sous les 30 %. Les investisseurs n’ont pas à s’aventurer dans les recoins sombres du Web pour voir ce qui se trouve sous nos yeux : les pays BRIC, qui comptent pour près de 42 % de la population mondiale gagnent rapidement une influence mondiale.
Les macros importent
Le monde connaĂ®t en ce moment de profonds changements structuraux. Mais une telle situation peut entraĂ®ner des rendements plus Ă©levĂ©s pour les investisseurs mondiaux qui font preuve d’intrĂ©piditĂ©. La fin des faibles taux d’intĂ©rĂŞt ayant marquĂ© les annĂ©es 2010 a Ă©tĂ© un dĂ©veloppement extrĂŞmement positif. Les investisseurs n’ont plus Ă souffrir des faibles taux ou Ă prendre de gros risques pour gĂ©nĂ©rer des rĂ©sultats positifs. Alors que la dernière dĂ©cennie favorisait les emprunteurs, le moment est dĂ©sormais propice aux prĂŞteurs. La croissance Ă©conomique des marchĂ©s internationaux, dont nombre d’entre eux Ă©taient moribonds au cours de la dernière dĂ©cennie, montre enfin signe de vie. Au mĂŞme moment, un monde fractionnĂ© a amplifiĂ© le pouvoir de la diversification internationale : de faibles corrĂ©lations, cette mesure convoitĂ©e de construction de portefeuille, sont dĂ©sormais accessibles.Â
En gĂ©nĂ©ral, les perspectives de rendement dans de nombreuses classes d’investissement sont beaucoup plus Ă©levĂ©es qu’elles ne l’ont Ă©tĂ© depuis des dĂ©cennies. De toutes les grandes idĂ©es qui sont vĂ©hiculĂ©es en ce moment — rĂ©cession, dĂ©mondialisation, fragmentation — celle-ci semble s’être perdue dans la conversation. Et tandis que de nombreux investisseurs ont passĂ© la dernière annĂ©e Ă se prĂ©parer Ă une rĂ©cession, notre Ă©quipe d’investissement a dĂ©veloppĂ© une hypothèse qui force la rĂ©flexion : nous entrons dans un nouveau cycle de prise de risque fondĂ© sur un ensemble complètement diffĂ©rent de conditions macroĂ©conomiques et une direction entièrement diffĂ©rente en matière d’investissements.Â
Comment procĂ©der le mieux possible en cette ère nouvelle? L’incertitude Ă©tant très Ă©levĂ©e, nous avons plus Ă gagner Ă Ă©valuer les marchĂ©s d’une plus grande distance. Mais attention, il est plus facile de mĂ©prendre le bruit pour un signal dans les marchĂ©s volatils. Cela est particulièrement vrai Ă l’époque des rĂ©seaux sociaux oĂą l’attention peut ĂŞtre facilement dĂ©tournĂ©e vers le superflu alors que les sujets plus importants sont souvent rĂ©duits Ă de minuscules moments viraux. Cela signifie que les investisseurs doivent plus que jamais s’appuyer sur des macrotendances Ă plus long terme et dĂ©terminer celles qui ont le plus de poids dans le changement de force.Â
C’est ce que nous tenterons de faire dans les prochaines pages. L’équipe d’investissement de Forstrong qui compte collectivement plusieurs siècles d’expĂ©rience mondiale nous fait part de ses meilleures idĂ©es concernant les plus importantes super tendances dans le monde — ces thèmes durables qui auront la plus forte incidence sur les marchĂ©s des capitaux. Nous espĂ©rons que ce rapport aidera les investisseurs Ă mieux comprendre le paysage macroĂ©conomique qui se dessine en ce moment et Ă mieux cerner certains mystères du marchĂ©.Â
Nous tenons à remercier particulièrement nos clients et partenaires de s’être joints à nous dans cette aventure. C’est un véritable privilège de pouvoir diriger à bon port votre avenir financier.
Forstrong — plus forts ensemble.
Tyler Mordy
PDG et DSI
DĂ©cembre 2023
Super tendance 1 - La course mondiale vers la réindustrialisation
Super tendance 2 - Les renflouements budgétaires : la mise en place d’une nouvelle politique
Super tendance 3 - Des pertes de longue durée et variables
Les dernières années ont été le témoin d’un marché à la baisse dans des prévisions de récession et un commerce florissant dans le genre plus large de prévisions d’apocalypse. Engagez-vous dans une telle attitude et la fameuse prise de position de Milton Friedman selon laquelle les effets de la politique monétaire sont assujettis à des « décalages longs et variables » s’insinuera dans la conversation. La logique semble bien fondée. Les taux d’intérêt plus élevés prennent du temps à avoir une incidence sur l’économie.
Si seulement tout Ă©tait si simple. Nombreux sont ceux qui jettent un regard nostalgique sur les annĂ©es 2010 comme une sorte d’éden Ă©conomique bâti sur une abondance de capital bon marchĂ© et des rondes de financement faciles pour le secteur de la technologie. Cette symĂ©trie a de quoi sĂ©duire : si de faibles taux d’intĂ©rĂŞt ont stimulĂ© les prix des actifs, alors naturellement, des taux d’intĂ©rĂŞt plus Ă©levĂ©s devraient faire baisser les Ă©valuations. Bien que ce soit lĂ un argument attrayant, il existe peu de preuves Ă l’appui. Oui, l’effet initial des faibles taux d’intĂ©rĂŞt est toujours un Ă©lixir agrĂ©able pour le grand public. Mais l’effet Ă long terme des faibles taux, en particulier s’ils restent faibles sur de longues pĂ©riodes, s’est toujours traduit par une croissance moins importante. Pourquoi? Avant tout, parce que de faibles taux entravent le processus de destruction crĂ©atrice. Ils font Ă©galement baisser le revenu des retraitĂ©s et des Ă©pargnants qui sont alors forcĂ©s de subir les rendements nĂ©gatifs rĂ©els de leurs instruments Ă taux fixe (ce que Keyne a appelĂ© « l’euthanasie du rentier » en termes colorĂ©s). Le rĂ©sultat net est un dĂ©sĂ©quilibre vers la richesse et un rĂ©trĂ©cissement de la classe moyenne — des tendances qui empĂŞchent une croissance Ă©conomique inclusive et fondĂ©e sur une large base.Â
Mais surtout, de faibles taux dissuadent les gens d’épargner et d’investir. L’accumulation du capital est essentielle pour relever la productivité et la croissance à long terme. Pensez que les années 2010 ont été la décennie des rachats massifs d’actions. Cela a du sens. Pourquoi les compagnies, même celles qui regorgent d’argent, s’engageraient-elles dans de véritables investissements d’affaires lorsque la croissance est incertaine et le capital pratiquement gratuit? Comme ce fut le cas, un cycle de dépenses en immobilisations se traduisant par une augmentation des salaires et de la croissance n’a jamais pris racine au cours de la dernière décennie. À la place, la reprise qui a suivi la crise financière de 2008 a été la plus anémique depuis la Deuxième Guerre mondiale.
En rĂ©trospective, les faibles taux d’intĂ©rĂŞt des annĂ©es 2010 n’étaient que le reflet d’une croissance lente et d’une faible inflation. Le dĂ©sendettement en AmĂ©rique et dans la zone euro a Ă©tĂ© l’évĂ©nement principal. Nombreux sont ceux qui oublient que l’économie mondiale a boitillĂ© pendant cette dĂ©cennie alors que seul un ensemble très concentrĂ© de quelques catĂ©gories d’actifs connaissaient un bon rendement.Â
Bien entendu, un coût plus élevé du capital créera encore des dommages. La clé consiste à identifier les véritables chocs monétaires et à pister leurs effets dans l’économie réelle. En utilisant ce cadre de travail, les taux d’intérêt plus élevés frappent en effet certaines classes d’actifs pour lesquelles l’effet de levier optimal et le crédit excédentaire ont déjà eu lieu. Des pertes de longue durée et variables se produisent. Les cryptomonnaies et les entreprises technologiques déficitaires, alimentées par un accès pratiquement gratuit au capital se sont déjà écroulées alors que les capitaux flottants fuyaient le secteur en 2022 (les ralliements du marché à la baisse en 2023 sont trompeurs). Le secteur de l’immobilier commercial est en récession. Le marché du logement canadien, de même que d’autres marchés développés qui ne se sont pas désendettés dans les années 2010 (le R.-U., la Suède, l’Australie, etc.), connaissent en ce moment une chute des prix. Et les marchés privés dans lesquels s’est déversée une énorme vague de capital, sans avoir à se soucier de choses déplaisantes comme la transparence, font maintenant face à un processus douloureux de détermination des prix (lire : des prix beaucoup plus bas).
Mais ce sont lĂ des zones relativement limitĂ©es des marchĂ©s mondiaux. L’immobilier commercial est un choc de richesse, mais l’effet sur la consommation sera limitĂ©, car les propriĂ©taires se tournent vers les institutions, les caisses de retraite, etc. Le marchĂ© du logement dans les Ă©conomies fragiles produira probablement des rĂ©cessions, mais ces pays ne comptent collectivement que pour environ un dixième du PIB mondial. De forts gains au niveau des salaires aideront Ă©galement Ă compenser ici les effets nĂ©gatifs. Enfin, les retombĂ©es des marchĂ©s privĂ©s auront une contagion limitĂ©e sur le secteur bancaire dans son ensemble, car la rĂ©forme rĂ©glementaire qui a eu lieu après 2008 a forcĂ© celui-ci Ă s’éloigner des prĂŞts spĂ©culatifs.Â
Si nous nous projetons dans l’avenir, le fait de nous éloigner de l’ère des taux d’intérêt nuls et de la normalisation de la politique monétaire devrait être perçu comme un développement positif. Cela se produit également à une époque ou le monde est de loin moins sensible aux taux d’intérêt qu’il ne l’a été depuis des décennies. En Amérique et dans la zone euro, les bilans des ménages sont beaucoup plus sains. En Asie, même si les taux de croissance vertigineux du PIB de la Chine sont révolus, le pessimisme envers le pays est outré. Les données économiques entrantes des derniers mois commencent maintenant à montrer des surprises positives de manière constante. Collectivement, la Chine, l’Amérique et la zone euro comptent pour 80 % environ du PIB mondial. Les ralentissements majeurs mondiaux sont improbables, en particulier si les cycles de hausses des taux sont maintenant révolus.
Implications en matière d’investissement
L’action monétaire n’est pas toujours le principal événement pour les investisseurs. La Réserve fédérale a coupé les taux d’intérêt de 500 points de base en 2007 et 2008 et le cours des actions a rapidement chuté de près de 50 %. Puis, la Réserve fédérale a haussé les taux neuf fois de 2015 à 2019 et a rétréci son bilan. Pendant cette période, l’indice S&P 500 a plus que doublé. Les tendances en matière d’appétit pour le risque et les macrodynamiques en évolution faussent souvent les changements de taux d’intérêt.
La complaisance des investisseurs est le véritable danger de nos jours — refusant de modifier leur stratégie de portefeuille de manière à s’aligner sur les nouveaux macroprincipes. Au cours des années 2010, les marchés étaient affairés à établir des prix dans un contexte de faibles taux d’intérêt. Cela signifiait que les actions de sociétés de technologie, de sociétés en croissance et de toutes choses américaines avaient dépassé le rendement ciblé de manière régulière. Le contraire se produira au cours des années 2020. Les taux d’intérêt plus élevés jumelés à un contexte de croissance plus abondant ont modifié les calculs.
Les investisseurs doivent ici réfléchir autrement. Un simple cadre de travail devrait guider les investisseurs sur ce nouveau terrain : minimiser les classes d’investissements qui comptaient sur de faibles taux (c.-à -d. presque tout ce qui obtenait des résultats positifs dans les années 2010) et accumuler agressivement des actifs productifs dans l’économie réelle avec un pouvoir de fixation des prix et des rendements élevés qui augmentent. Nous revenons dans un monde où les bénéfices à court terme et les fonds liquides versés régulièrement aux actionnaires sont importants. Lorsque les investisseurs peuvent acheter une variété d’actions internationales sur des multiples de bénéfices à un chiffre à des rendements élevés des dividendes, les actions spéculatives commencent alors à perdre de leur attrait.
Les gagnants dans cet environnement se trouveront généralement dans le secteur à valeur nominale, les actions internationales et les devises des pays qui ont refusé de monétiser la crise causée par la COVID. Ces actifs ont tous en commun ce qui suit : des évaluations profondément déprimées, des rendements réels incroyablement élevés et une dépendance nulle aux faibles taux d’intérêt.
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Super tendance 4 - La diversion de la chaîne d’approvisionnement : faites entrer les intermédiaires
Si vous croyez que l’AmĂ©rique se dĂ©saccouple de la Chine, examinez la balance commerciale du Mexique. Les exportations aux États-Unis ont considĂ©rablement augmentĂ©, reflĂ©tant une forte hausse des importations de la Chine. Traduction? La Chine envoie ses marchandises aux États-Unis par encore plus de voies dĂ©tournĂ©es. Des intermĂ©diaires sont ajoutĂ©s partout. Cela a Ă©tĂ© un Ă©lĂ©ment central de notre hypothèse selon laquelle la dĂ©mondialisation n’est en fait que la dĂ©sinisation — et une rĂ©industrialisation plus importante du monde (voir la super tendance 1).Â
La plupart des nations occidentales continuent de se débattre contre une série de blessures qu’elles se sont elles-mêmes infligées : de hauts niveaux de dette souveraine, une fragmentation en zones commerciales qui se querellent entre elles et surtout, des mesures de relance excessives pendant la pandémie (et ratant totalement l’impulsion inflationniste qui a suivi). Pendant ce temps, les marchés émergents penchent audacieusement vers un nouvel ordre mondial. En effet, une profonde coopération s’est établie entre plusieurs de ces nations. Des accords commerciaux multilatéraux sont rapidement conclus. Le règlement du commerce bilatéral en devises nationales autres que le dollar américain augmente rapidement. Et la diversion de la chaîne d’approvisionnement alimente une reprise de la fabrication et un essor des investissements en dehors de la Chine.
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Peu de gens ont vu l’apparition de cette rĂ©silience dans les marchĂ©s Ă©mergents. La plupart se sont attendus Ă ce que les Ă©conomies des MÉ soient particulièrement vulnĂ©rables Ă la hausse des taux, se basant sur les hausses des taux d’intĂ©rĂŞt ayant causĂ© des crises en sĂ©rie dans les annĂ©es 1980 et 1990. Mais ce point de vue ignore complètement la vue d’ensemble. Les Ă©conomies des MÉ sont entrĂ©es dans la pandĂ©mie avec des systèmes bancaires rĂ©parĂ©s et une discipline financière rehaussĂ©e après plus d’une dĂ©cennie de dĂ©sendettement. Pendant la pandĂ©mie, elles ont beaucoup moins empruntĂ© pour les dĂ©penses de stimulation et ont vu leurs dĂ©ficits augmenter en moyenne de la moitiĂ© de celui des États-Unis. En effet, Ă l’exception de la Chine, la dette publique totale des MÉ par rapport aux donnĂ©es du PIB a baissĂ© au cours de l’an dernier avec l’amĂ©lioration des dĂ©ficits budgĂ©taires et une croissance nominale plus Ă©levĂ©e. La dette externe, souvent appelĂ©e le pĂ©chĂ© originel dans les MÉ a aussi chutĂ© radicalement. Seuls 15 % de la dette publique des MÉ sont maintenant financĂ©s auprès de sources Ă©trangères.Â
De plus, la poussée mondiale pour la construction d’une économie plus verte augmente la demande en matières premières au bénéfice de pays exportateurs de produits de base comme le Brésil, la Chine et l’Afrique du Sud. Les pays où les salaires sont faibles et les populations jeunes et relativement qualifiées — comme le Vietnam, l’Indonésie et le Mexique — bénéficient énormément de la diversification de la chaîne d’approvisionnement. Même les États du Golfe, attirés par l’Asie et prêts à diversifier leurs économies pour s’éloigner des combustibles fossiles et restaurer leurs réputations nationales (les étoiles du soccer sont supposément le nouvel actif refuge pour les fonds souverains), sont les témoins d’un essor dans le commerce transfrontalier et des excédents du compte courant.
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Implications en matière d’investissement
Il ne devrait pas être difficile de constater ce qui se passe en ce moment. L’investissement accru en infrastructure et le commerce intègrent une plus grande part des économies en développement à l’économie mondiale et à un rythme accéléré. Alors, oublions la démondialisation. À l’exclusion de la Chine, ces pays comptent plus de trois milliards d’habitants, où les données démographiques sont favorables, où les salaires grimpent et où des dialogues constructifs mènent à une relance du commerce transfrontalier et des partenariats économiques. Il est désormais exceptionnellement risqué pour les investisseurs d’ignorer cette nouvelle réalité. Malgré une meilleure croissance et une inflation plus faible, de nombreux marchés boursiers des pays émergents continuent de négocier à des évaluations de niveau de crise.
Les points de départ sont également importants en macroéconomie. Les bilans d’État, d’entreprises et des ménages plus robustes ont atténué les vulnérabilités externes. Mais aussi, après une longue période de désintérêt étranger envers les MÉ, les évaluations des devises locales se négocient à des taux proches des faibles taux de crise du début des années 2000. Les devises bon marché sont la tricherie des économies nationales. En effet, les faibles évaluations de devises ont toujours été dans le passé de merveilleux points de départ pour le surrendement des MÉ. Une concurrence rehaussée favorise les exportations. Le capital suit alors la croissance plus élevée. Ainsi, un cycle vertueux commence.
Ajoutons à tout ceci le déploiement d’un cycle de relâchement des politiques. L’absence des excès budgétaires et un plus grand dynamisme dirigé vers la lutte contre l’inflation a mieux réussi à contenir les prix dans les MÉ par comparaison aux pays développés. En effet, pour la première fois, les taux d’inflation des principales économies des MÉ sont plus faibles que dans les grandes économies développées. Le fait d’avoir de nombreux leviers à tirer — sous forme de taux d’intérêt plus faibles ou de dépenses budgétaires plus élevées — fournit un énorme avantage comparatif.
Cela laisse amplement place à une réévaluation. Étant donné les rendements potentiels, les investisseurs doivent compter une allocation stratégique à cette partie du monde qui déborde de possibilités.
Super tendance 5 - Les armes de dépréciation massive du dollar américain
Super tendance 6 - L’inde se réveille
Super tendance 7 - La transition carbone : elle est compliquée
À propos de notre équipe d’investissement : Diversifié par exprès
Les équipes très performantes ne sont pas le fruit du hasard. Elles nécessitent plutôt de recruter les bonnes personnes, de planifier et de mettre en place de manière délibérée un processus de placement reproductible qui peut produire des résultats par différents régimes de placement.
Voilà maintenant trente ans que les professionnels en placement de Forstrong se réunissent régulièrement afin de déterminer les plus importantes tendances du marché et de définir une stratégie de portefeuille à plus long terme pour les clients. De nos jours, la pierre d’angle philosophique de notre processus de placement — des perspectives mondialement diversifiées produisent de meilleurs résultats — est plus solide que jamais.
Cette approche est devenue de plus en plus pertinente dans le climat d’investissement actuel. Pensez au début de chaque crise financière au cours des dernières décennies. En 2008, les États-Unis ont connu un effondrement du marché immobilier et des prêts hypothécaires à risque. En 2011, quelques pays dans la région sud de l’Europe ne pouvaient pas payer leurs dettes. En 2013, l’ère de l’industrialisation rapide de la Chine a pris fin. Plus récemment, le monde a connu une pandémie. La réponse du gouvernement a donné lieu au plus important plan de sauvetage de l’histoire financière.
Qu’ont en commun ces Ă©pisodes? Chacun d’eux a Ă©tĂ© une crise locale ayant pris une ampleur mondiale. MalgrĂ© les tendances rĂ©centes en matière de commerce transfrontalier fractionnĂ© et l’augmentation de nouveaux obstacles Ă©conomiques entre les pays, le monde reste hautement connectĂ©. Les problèmes nationaux ne restent plus Ă l’intĂ©rieur des frontières nationales. Une tendance Ă un endroit particulier est dĂ©sormais une tendance qui s’affiche partout.Â
Tous ces facteurs ont su nous prendre par surprise. Et nombreuses sont les personnes qui réalisent maintenant qu’il faut bâtir une plus grande résilience dans les portefeuilles. C’est la raison pour laquelle l’équipe d’investissement de Forstrong est diversifiée. Nos collègues proviennent d’une grande diversité tant par leur âge, leur expérience, leur éducation que par leur culture. Chacun de ces facteurs influence la façon dont les personnes voient le monde. Il n’est donc pas surprenant que la recherche montre de façon répétée que les équipes internationales aux perspectives diversifiées obtiennent de meilleurs résultats. Elles sont plus susceptibles de résoudre les problèmes en les analysant sous différents angles, devenant moins ancrées dans la pensée de groupe, ce qui entraîne des décisions mieux informées et une réflexion plus juste. Au bout du compte, les résultats s’améliorent. Les clients peuvent compter sur notre engagement continu envers la diversité.
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Allez encore plus loin avec les FNB de Forstrong
Forstrong a dĂ©veloppĂ© une sĂ©rie de fonds nĂ©gociĂ©s en bourse (« FNB »), activement gĂ©rĂ©s et centrĂ©s sur les placements Ă l’étranger visant Ă fournir aux investisseurs canadiens un meilleur accès aux possibilitĂ©s de croissance et Ă revenu plus Ă©levĂ© Ă l’extĂ©rieur de l’AmĂ©rique du Nord. Nous croyons que la gestion active sera cruciale pour saisir les zones de possibilitĂ©s dans les pays, les secteurs et les thèmes. Ces FNB ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s pour tirer parti des macroanalyses distinctes de Forstrong, incluant les super tendances dĂ©crites plus haut, et investiront en utilisant les mĂŞmes stratĂ©gies que celles utilisĂ©es avec les clients institutionnels et Ă valeur nette Ă©levĂ©e de l’entreprise pour les aider Ă gĂ©rer le risque et les rendements.Â
Actions mondiales hors amérique du nord FNB (TSX: FINE)
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Croissance mondiale FNB (TSX: FGRW)Â
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Des commissions, des frais de gestion, des dĂ©penses et des taxes de vente applicables peuvent ĂŞtre associĂ©s Ă un investissement dans des produits nĂ©gociĂ©s en bourse gĂ©rĂ©s par Forstrong Global Asset Management Inc. (« Forstrong ») (les « FNB de Forstrong »). Les FNB de Forstrong ne sont pas garantis, leurs valeurs changent frĂ©quemment et les performances passĂ©es ne sont pas nĂ©cessairement rĂ©pĂ©titives. Les risques sont dĂ©crits dans le prospectus. Le prospectus contient des informations dĂ©taillĂ©es importantes sur les FNB de Forstrong. Veuillez lire le prospectus avant d’investir ou de prendre une dĂ©cision d’investissement.
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Fondée en 2001, Forstrong est une entreprise de confiance en gestion de macro-placement mondial s’appuyant sur une expertise internationale. Ses clients comptent sur le processus actif de macro-placement pour relever les défis actuels liés aux nouvelles réalités économiques et géopolitiques. Forstrong est une entreprise indépendante ayant des bureaux à Toronto, Montréal, Calgary et Kelowna.