Tableau de bord stratégique:

Ce qui pique notre intérêt

Q4 2023 – Décembre

À l’approche du temps des fêtes, les investisseurs ont ajouté des « taux d’intérêt culminants » à leurs listes de souhaits collectives (en plus de l’attrait éternel d’un rebond du père Noël). Bien que nous ne sachions pas si les grandes banques centrales, y compris la Réserve fédérale américaine en auront fini avec les hausses de taux d’intérêt d’ici la fin de décembre, nous devrions avoir une meilleure idée de ce qui se profile à l’horizon. 

Certains facteurs sont de bon augure concernant l’aboutissement des taux culminants. Bien qu’elle reste au-dessus de la cible dans la plupart des pays, la pression inflationniste s’est grandement refroidie. En dépit de la résilience économique des États-Unis jusqu’à présent, la croissance dans les autres pays et régions a été faible, car l’incidence des taux d’intérêt plus élevés a été ressentie plus intensément et les dépenses budgétaires moins agressives n’ont pas réussi à offrir un effet de compensation suffisamment puissant. Les prix du pétrole ont chuté abruptement au cours des dernières semaines, secouant les préoccupations géopolitiques et les coupures de production auto-imposées par l’OPEC. Aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine préférera sans doute une approche de laisser-faire en raison de la prochaine élection présidentielle qui se tiendra au début de novembre 2024. Bien que l’inaction de la banque centrale marque probablement la fin de ce cycle de hausses des taux d’intérêt, les investisseurs adoptent un point de vue encore plus optimiste. Selon le tableau ci-dessous, les marchés des instruments dérivés s’attendent actuellement à 74 points de base des réductions des taux américains d’ici la fin de l’an prochain.

Les investisseurs précipitent-ils les choses? Nous croyons que ce soit probable.  Après tout, nous nous trouvons dans le camp d’une croissance nominale et d’une inflation plus élevée plus longtemps depuis un bon moment; il est futile de croire qu’un retour en douceur à des taux d’inflation cible de 2 % surviendra dans la plupart des pays. La pression ascendante sur les salaires s’enracine dans de nombreuses nations et industries, et les nouvelles d’importantes victoires des syndicats en matière de convention collective sont courantes. Aux États-Unis, les ménages continuent de bénéficier d’un excédent de trésorerie distribué pendant les confinements liés à la COVID, et l’effet multiplicateur de la politique budgétaire expansionniste continue de résonner dans l’économie. Même la Chine montre des signes de stabilisation et d’un redressement préliminaire de l’activité intérieure, après que la reprise suivant les confinements a été court-circuitée par les difficultés du marché de l’immobilier et par la confiance gravement endommagée des consommateurs et des entreprises. Si la deuxième économie en importance dans le monde était capable de reprendre pied, cela fournirait un élan procyclique à la croissance mondiale. 

Si l’hypothèse selon laquelle les pressions sur les prix resteront élevées (mais sans s’accélérer de manière importante de leurs niveaux actuels), il devient impératif de sonder la tolérance respective des banques centrales envers des taux d’inflation au-dessus des taux cibles. Un argument avance qu’une période d’inflation dépassant la cible est acceptable, étant donné que les indices d’inflation se sont situés sous les cibles pour la plus grande part de la dernière décennie. Mais il s’agit là d’un équilibre délicat. Bien que les banques centrales ne souhaitent pas « ‘atterrissages brutaux », elles doivent également maintenir une crédibilité (certains diront que c’est chose du passé depuis longtemps!) et empêcher les attentes en matière d’inflation de se déstabiliser. Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell qui jure dans un micro encore allumé est sans doute une réaction révélatrice de la pression que subissent les banques.

Comment les investisseurs devraient-ils approcher la situation? Que les taux grimpent légèrement, restent stables ou chutent, le point à retenir est que le cycle de hausses des taux d’intérêt dans la plupart des grandes économies s’est conclu ou est sur le point de prendre fin. Historiquement, les actions et les obligations ont connu de bons rendements dans les années qui ont suivi les hausses de taux terminales. De plus, il y a une abondance de « poudre sèche » en marge alors que près d’un billion de dollars américains ont été versés cette année dans des fonds communs de placement du marché monétaire. Bien que les investisseurs nerveux continuent de scruter chaque rapport IPC et chaque communiqué économique, les prévisions de rendement à long terme sont prometteuses. 

ESPÈCES

Alors que les préoccupations concernant une récession à court terme s’amoindrissent, l’argent qui est resté en marge devrait retrouver son chemin dans les marchés des actifs à risque. Les sondages réalisés auprès des investisseurs professionnels montrent que cette tendance s’est bien enclenchée, les positions en fonds liquides subissant un déclin de leurs niveaux élevés proches des records historiques. Nous nous attendons à un flux continu dans les marchés boursiers et obligataires, et nous avons réduit l’exposition aux espèces et aux quasi-espèces à une position neutre dans les portefeuilles des clients.

OBLIGATIONS

Avec des rendements nominaux dépassant ceux de nombreux marchés au cours du dernier trimestre, certains investisseurs majeurs en obligations ont proclamé une opportunité d’achat attrayante. Nous ne croyons pas que les rendements obligataires reviendront rapidement à leurs faibles niveaux d’avant la pandémie. Cependant, les rendements plus élevés deviennent plus intéressants d’un point de vue de formation de revenu. L’exposition aux instruments à taux fixe a augmenté ce trimestre, mais reste sous-pondérée par rapport à l’indice de référence.

MARCHÉS DES ACTIONS

Les indices pondérés de capitalisation boursière des marchés émergents sont maigres en ce qui concerne les secteurs de l’« économie réelle » qui devraient se démarquer dans un environnement de croissance inflationniste. À l’inverse, les indices pondérés de dividendes pèsent lourd dans les secteurs orientés sur les produits de base comme les matériaux et l’énergie, en plus de stimuler le rendement du portefeuille. Nous sommes passés d’une exposition aux actions des MÉ à une orientation à dividendes élevés dans les portefeuilles des clients.

Opportunité

Les indices d’actions chinoises à l’étranger de catégorie H sont dominés par les grandes banques chinoises (dont la plupart appartiennent à l’État) et les compagnies Internet. De ces deux principaux composants, nous favorisons actuellement le secteur Internet, lequel a été déprimé par le sentiment général d’aversion pour le risque envers les actifs chinois malgré des revenus impressionnants et une forte réduction des hostilités réglementaires. Une large exposition aux actions chinoises de catégorie H a été orientée ce trimestre sur les compagnies Internet dans des stratégies équilibrées et orientées sur le croissance.

Portrait of David Kletz, VP & Portfolio Manager of Forstrong Global.

David Kletz

Vice-président, gestionnaire de portefeuille

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